jeudi 30 septembre 2010

Le massage en images meets Seulgi Lee





Massage au sol sur futon, en tenue souple, séance de 1h30.
Dessin de Seulgi Lee
* ce qui était important pour moi c'était les lignes parallèles entre les quatre membres.

lundi 27 septembre 2010

chevaucher la douleur





Vous connaissez très bien la douleur qui vient à vous cycliquement. Vous sentez le grondement de ses sabots menacer, et quelques jours plus tard, c'est elle encore qui vous piétine. Les spasmes vous passent sur le corps, s'éloignent... à peine le temps d'un souffle, ils vous repassent dessus, vous n'êtes plus qu'un sol de boue enfoncée. Et puis un jour, vous comprenez que plutôt que de subir, écrabouillée dans son lit, il est possible de reprendre le dessus et de chevaucher, peut-être pas très allègrement, mais tout de même, ces douleurs si familières. De les embrasser d'un seul mouvement, de dévaler avec elles. Ici encore la respiration est une clé. On ne se contentera plus d'un "ouf" volé par ci par là. De préférence allongée: Poser ses mains à plat, doigts relaxés, sur le bas ventre, faire venir consciemment la respiration dans ses paumes. Encouragée par cette image, apprécier comment du dessous du cheval, on peut repasser dessus. Si si, c'est possible. L'intervalle de détente si mince sous les mains au début prend petit à petit de l'amplitude avec la respiration abdominale, jusqu'à finalement reprendre toute sa place, et hop, on s'est hissée au dessus de la piste. Ça va mieux. 

vendredi 24 septembre 2010

Le massage en images, work in progress



Le massage en images a invité des artistes à participer dans les semaines qui viennent à un projet exploratoire et de rencontre entre les expériences corporelles et plastiques. Le pitch sensation : Sur la base d'un échange, l'invité répond au massage reçu par une création personnelle réalisée dans les heures qui suivent, il n'y a pas d'élaboration par la parole en fin de séance. Initialement pensé pour le dessin, le projet s'est presque immédiatement, et évidemment, ouvert à d'autres formes. A suivre. 
Première invitée Seulgi Lee





Illustration, Fontaine / Pluie, Seulgi Lee, 2005

L'heure de goûter




Massage au sol, confiance et calme plat, simple et bon comme la tartine de beurre, qui s'impose en image - pourquoi chercher plus loin quand on reçoit ce dont on a besoin ? Elle se relève détendue, avec une belle grosse faim.

mercredi 22 septembre 2010

mon syndrome du bras droit



Je suis depuis peu l'assistante, le bras droit. Je met en oeuvre chaque jour une panoplie nouvelle de gestes précis exécutés à la minute pour seconder ma supérieure. Mon bras droit est opérationnel en permanence, ne se repose pas, le long de mon corps qui lui même se désaxe prenant tout le stress par la face forte, mon bras droit est toujours sur le qui vive, dans les airs, ni tout à fait en haut ni tout à fait en bas, en avant, prêt à répondre au téléphone, tendre un instrument, ranger un bidon, carder un outil minuscule en y appliquant une force maximale, parce que le geste, nouveau, est encore mal maîtrisé. Je dois assurer. Rattraper illico tout ce qui loupe ou manque de louper, ne loupe pas mais aurait pu. L'inquiétude de bien faire achève d'endolorir la région dans la crispation. A en juger aujourd'hui par la nature des douleurs en bouquet autour d'articulation de mon épaule droite, référées sur le bras, au milieu du dos, je comprends : les muscles de la coiffe des rotateurs trinquent ( ce qu'ils feraient d'ailleurs en d'autres circonstances). Bon. Le constat est fait. Maintenant: un massage m'a fait du bien (encore!), des étirements, corriger ma posture au travail un petit peu plus tous les jours, prendre conscience et confiance, marquer des pauses, bien m'hydrater, un peu de jus de citron, et pas trop d'ordi, hein, parce que cliquer cliquer cliquer sur la souris, le bras mal calé sur un bout de table, ça ne risque pas de m'arranger.

mardi 14 septembre 2010

Au centre de mon monde



Sur les bons conseils de S. je pratique plus souvent dans la journée la bonne position, assise dans mon centre. Plantée dans mes ischions, je laisse mon diaphragme faire son lit dans l'abdomen, et sa remontée élastique. Je mets de la conscience dans mon ventre. Et puis je souris. Quelques fois quand je me remets en marche ensuite j'ai l'impression franche d'avoir rapetissé (dans mon mètre quatre vingt les yeux dans les yeux) et alors pendant un temps plus ou moins long selon les jours et les perturbations atmosphériques et sociales, j'accède plus immédiatement aux personnes et aux choses autour de moi. Je suis moins choquée par leur proximité, moins inquiétée par les vitesses, les éclats, les écarts. L'imagination et mes idées circulent parmi, autour, en dedans, avec les blocs de réel, non plus en dehors, hors, par dessus, sans. C'est plus confortable, plus juste, pour évoluer dans le réel de face, peuplé de terriens, ce qu'il contient en situations, interactions, événements. S. dit que je descends, en quelque sorte, mon centre de gravité. Je suis lucide et solide et souple. Lui porte un ventre comme une mappemonde.


Illustration: La femme géante, René Magritte

lundi 13 septembre 2010

vents corporels



Sur l'album South Winds (2002) en écoute ici, l'artiste canadien Christof Migone présente un travail sonore explorant les vents corporels, réalisé en collaboration avec le Petomane. Les artistes confirment que le corps humain est bruyant. Ils l'envisagent à la fois comme émetteur et transmetteur, pas seulement (voire difficilement) comme un contenant.

mercredi 8 septembre 2010

chorégraphie minimale



Yvonne Rainer, Hand movie, 1966

Virginia Woolf lève le pied...

L'écrivaine fait à travers la maladie une expérience corporelle qui l'invite à réviser ses rythmes, ses impératifs, et à intégrer les perceptions en présence.

"Mais la maladie met fin à cette mascarade. Elle oblige aussitôt à s'aliter ou, enfoncé dans de moelleux oreillers sur un fauteuil, à décoller les pieds du sol, ne serait-ce que de trois centimètres, pour les poser sur un autre siège, et alors nous cessons d'appartenir à l'armée des gens d'aplomb: nous devenons des déserteurs. Eux marchent au combat. Quant à nous, nous flottons avec les bouts de bois au gré du courant - pêle-mêle avec les feuilles mortes sur la pelouse, irresponsable, indifférent et en mesure, peut-être pour la première fois depuis des années, de regarder autour de nous, de regarder en l'air, de regarder, par exemple, le ciel."

Virginia Woolf, De la maladie (1930), Editions Payot et Rivages 2007

mardi 7 septembre 2010

éveil corporel avec Bruce Nauman


BODY PRESSURE 

Press as much of the front surface of
your body (palms in or out, left or right cheek)
against the wall as possible.

Press very hard and concentrate

Form an image of yourself (suppose you
had just stepped forward) on the 
opposite side of the wall pressing
back against the wall very hard

Press very hard and concentrate on the
image pressing very hard

(the image of pressing hard)

Press your front sufrace and back surface
toward each other and begin to ignore or
block the thickness of the wall (remove
the wall)

Think how various parts of your body
press against the wall; which parts 
touch and which do not.

Press against the wall; press hard and
feel how the front and back of your
body press together.

Concentrate on tensions in the muscles, 
pain where bones meet, fleshy deformations 
that occur under pressure; consider
body hair, perspiration, odors (smells).

This may become a very erotic exercise.


Bruce Nauman  (1974)


Performance de Marina Abramovic dans seven easy pieces (2007) ici

vendredi 3 septembre 2010

bienvenues aux variations atmosphériques

"Nous vivons entre deux dangers: l'éternel gémissement de notre corps, qui trouve toujours un corps acéré qui le coupe, un corps trop gros qui le pénètre et l'étouffe, un corps indigeste qui l'empoisonne, un meuble qui le cogne, un microbe qui lui fait un bouton; mais aussi l'histrionisme de ceux qui miment un événement pur et le transforment en fantasme, et qui chantent l'angoisse, la finitude, la castration. Il faut arriver à "dresser parmi les hommes et les oeuvres leur être d'avant l'amertume". Entre les cris de la douleur physique et les chants de la souffrance métaphysique, comment tracer son mince chemin stoïcien, qui consiste à être digne de ce qui arrive, à dégager quelque chose de gai et d'amoureux dans ce qui arrive, une lueur, une vitesse, un devenir ?
(...)

Faire un événement, si petit soit-il, la chose la plus délicate du monde, le contraire de faire un drame, ou de faire une histoire. Aimer ceux qui sont ainsi : quand ils entrent dans une pièce, ce ne sont pas des personnes, des caractères ou des sujets, c'est une variation atmosphérique, un changement de teinte, une molécule imperceptible, une population discrète, un brouillard ou une nuée de gouttes. Tout a changé en vérité."

Gilles Deleuze & Claire Parnet, Dialogues, Flammarion, 1996

jeudi 2 septembre 2010

rentrée !


Nouveaux horaires !
Du lundi au vendredi, de 16h à 20h
Samedi de 10h30 à 18h.