jeudi 25 avril 2013

L'EFFORT MUSCULAIRE DE LA STATUE


Cette semaine j'ai massé un homme-statue. Les tensions et les fatigues dans son corps étaient assez caractéristiques de son activité. Les jours passés, il avait créé l'illusion de la statue en bronze d'un homme jouant de l'accordéon au milieu d'une rue passante de Porto. Il pouvait se réajuster, changer de position légèrement, saluer, souffler un peu. Mais il ne pouvait malgré tout pas poser son accordéon. Il y avait donc des tensions importantes, en arrière dans les muscles des épaules et du haut du dos, en avant sur les muscles de la poitrine (soit tout le tour de la ceinture scapulaire), et dans la nuque, témoins d'épaules et de bras portés longtemps, et, sans doutes, trop hauts. Le cuir chevelu était comme collé au crâne, le visage "serré". Le thorax chargé. Les lombaires "sourdes", fatiguées. Raideur des hanches. Muscles des jambes hypertoniques. Respiration plutôt haute et de relativement faible amplitude (la respiration est d'ailleurs un moyen de repérer qu'une "statue" est en réalité vivante..). 

Ce cas de statue illustre un peu la peine physique qui peut être causée par le statisme, plus éprouvant pour le corps que le mouvement. Mais l'homme-statue est surtout exemplaire pour l'image: il existe en effet beaucoup de personnes dont ce n'est pas l'activité qui subissent pourtant à la longueur de journée les souffrances du statisme, pour commencer tous les travailleurs à poste fixe comme l'ordinateur. 

Une personne travaillant à son ordinateur dans la même position toute la journée est elle aussi bien souvent en "statue". Avec un désavantage peut-être par rapport à l'homme-statue: Elle n'en a pas forcément conscience... Et ne pense pas à faire des pauses ou se corriger, avant que la douleur ne se manifeste. L'homme-statue lui, sait que son travail consiste à ne pas bouger. Un choix plus vaste de postures et de contre-postures lui sont d'ailleurs disponibles (créativité aidant et passants filant vers l'oubli), quand taper au clavier ne laisse guère le choix de la position, qui devra être "la moins pire", à adopter. Statue de bureau ou Street statue peuvent pourtant l'un comme l'autre apprendre à limiter les dégâts, avec de la conscience et un peu d'entrainement. 

Pour comprendre la différence de stress physique entre l'effort musculaire statique et l'effort musculaire dynamique, je vous invite d'abord à lire cette page d'une école du dos Québécoise. 
L'effort musculaire mis en oeuvre pour ne pas bouger est plus important que pour bouger, avec, à la longue, des plus grands risques de détérioration/ inflammation des articulations, des ligaments et des tendons. Contrairement à l'effort dynamique, dans l'effort statique le muscle ne "pompe" pas. Il est donc moins bien alimenté en sang, en oxygène, en nutriments, c'est presque comme une "jeûne". Il est également moins bien détoxiqué... 
Sachez aussi que si la posture assise soulage effectivement de la tension musculaire des jambes et de la tension globale du corps, assis, la pression subie par les disques vertébraux, devient plus grande, car le dos se courbe. Guère mieux donc. La position de l'homme-statue illustrée par la photo ci-dessus a l'air plus simple et confortable, mais tenue longtemps, elle est aussi mauvaise. 




Street Statue ou Statue de bureau, vous pouvez : 

- Vous préparer à entrer dans votre travail ET à en sortir, tous les jours au moyen d'une petite routine corporelle simple, pratiquée debout, composée d'étirements simples des membres (nuque, bras, mains/doigts..), de rotations des articulations (nuque, épaules, poignets, hanches, genoux, chevilles), de secousses (bras, jambes), de petites percussions et de frottements. Ceci pour favoriser la circulation/fluidité dans votre corps, enlever des blocages (points de fixation et accumulation des stress), évacuer les tensions, vous apporter la conscience de votre structure et des contraintes qu'elle subit.  

- Vous pouvez pratiquer régulièrement une discipline favorisant la circulation dans votre corps, l'ancrage au sol (l'"enracinement"), la conscience corporelle, la respiration, le renforcement musculaire, l'alignement postural: Par exemple le Yoga, ou un art énergétique chinois tel que le Chi Qong ou le Tai Chi, ou autres. Si vous êtes déjà "inscrit" à une activité de ce type: Ne manquez pas de pratiquer quotidiennement aussi vrai que votre corps subit ces contraintes tous les jours. Si vous manquez de pratiquer faute de temps, demandez à votre instructeur de vous montrer une mini routine, simplifiée, courte, les exercices importants à retenir, faciles à transporter n'importe où n'importe quand. Vous pourrez vous en servir comme routine pour entrer et sortir de votre travail tous les jours. 

- En position au bureau, vérifiez l'ergonomie de votre installation. 
Dans la rue, choisissez un répertoire de postures et de contre-postures, développez un langage corporel qui vous convient. Ne portez aucun accessoire lourd, évidemment. Contrôlez au mieux votre cadre : En plus de la "rentabilité" de votre spot, évaluez les stress de l'environnement immédiat (ensoleillement, courants d'air, nuisances sonores etc.) auxquels vous serez soumis, qui risqueraient de vous mettre en situation de tension aggravée. 

- Pensez à vous mettre régulièrement dans des contre-postures (des postures à l'inverse de ce que vous faites), d'autres positions, quitte à faire des pauses et/ou vous levez pour faire quelques pas. Performers de rue, privilégiez autant que possible les enchainements de petites scènes/postures, les arrêts sur image dynamiques.  

- En position fixe de travail, faites régulièrement un "scan" mental de la tension dans votre corps en analysant vos muscles un par un de la tête au pied, et relâchez au passage toutes les tensions en fait inutiles au maintien de votre posture (comme il y en a souvent sur le visage par exemple). Desserrez les mâchoires. GARDEZ LES ÉPAULES BASSES (et en arrière, c'est à dire, ne les laissez pas se fermer sur l'avant). Déverrouillez les poignets. Déverrouillez les genoux. 

- Ne soyez pas têtu(e) : Relevez la tête quand on vous parle. Ne vous crispez pas, accueillez les perturbations ou intrusions inévitables dans votre travail comme des opportunités de changer de pose, de vous étirer. De changer de visage, de le "ré-ouvrir" à la vie. Ce sera aussi l'occasion de cligner plusieurs fois de suite des yeux, ce que les personnes travaillant sur écran ne font pas assez (d'où sécheresse etc. ) et les hommes statues ont tendance à éviter pour ne pas se faire "griller". 

- Prenez conscience de votre respiration. Remplissez vos poumons. Changez d'air (en intérieur, ventilez le bureau de temps en temps). Laissez l'inspiration descendre dans le ventre, plutôt que de la limitez au seul thorax. Baillez grand. 

- Faites vous masser régulièrement. 

- Hydratez-vous. Détoxifiez-vous. Prévenez l'inflammation en privilégiant une nutrition riche en omega 3, des snacks d'amandes, noisettes, noix de cajou, adoptez un régime de préférence semi-végétarien (éviter en tout cas les viandes rouges, la charcuterie...) et méditerranéen, limitez les omega 6 (ex: huile de tournesol)... Limitez la consommation d'excitants et d'alcool... (Sources: pages Nutrition du site Passeport santé) 

Images: 
Mac-pro Hit the pavement

lundi 22 avril 2013

O SACO DE ARROZ / LE SAC DE RIZ




Sugestao de treinamento em Tui Na pelos escavarelhinhos como eu : Comprar um saco de arroz, aplicar as tecnicas de massagens ao saco de arroz, treinar, treinar, treinar, voltar ao mundo quando o arroz tornou-se po. 

Suggestion d'entraînement au Tui Na pour les petits scarabées comme moi: Acheter un sac de riz, appliquer les techniques de massage au sac de riz, pratiquer, pratiquer, pratiquers, revenir au monde quand le riz est devenu poudre. 

Images extraites du livre TUI NA, a manual of Chinese Massage Therapy, de Sarah Pritchard 

lundi 15 avril 2013

Le beau geste

Pour vous, qu’est-ce qu’un « beau geste » ?

Je ne peux imaginer le beau geste que lent. J’aime beaucoup le geste de prendre des choses invisibles. Il y a toute une énergie dans le beau geste, une énergie qui ne se résout pas à la surface de la peau. Ce geste serait le véhicule de beaucoup de choses invisibles. 

Claude Jamain, artiste mime, dans un entretien pour la revue Geste. 





Ci dessus, extrait du catalogue de geste, de l'artiste Natasha Nisic 

jeudi 11 avril 2013

Variations autour de la main


Sur le site de la revue National Geographic, voici un joli article (en anglais) intitulé THE COMMON HAND de Carl Zimmer, illustré par Bryan Christie

"La main est le lieu où le monde de l'esprit et le monde extérieur se rencontrent". 
Point de contact, médiatrice de toutes les interactions... Les humains auraient beau avoir eu l'"esprit", sans la main il n'y aurait pas eu tant de réalisations. Son anatomie extraordinaire en fait un outil capable d'exercer la plus grande précision, la douceur, comme la force brute. Le pouce à lui seul est contrôlé par 9 muscle distincts. Certains muscles prennent leurs insertions sur les os de la main, d'autres au contraire projettent jusque dans le bras - c'est pourquoi en massage, nous ne nous arrêtons pas au poignet...

elephant
L'intérêt de l'article est surtout de montrer la stabilité de cette forme à 5 doigts à travers le règne animal. Ceci n'échappa pas à Charles Darwin à l'époque où il rédigea l'Origine des espèces... "La main de l'humain pour saisir, celle de la taupe pour creuser, de la chauve-souris pour voler..." Coincidence ? Pas vraiment. L'hypothèse - "validée" depuis par les générations suivantes de chercheurs (dont nos contemporains généticiens...) est que les mains auraient toutes évoluées à partir de la même main, ou plus exactement, à partir de la nageoire costaud d'un ancêtre commun, un poisson-poumon, ancêtre de l'actuel poisson-poumon ou Dipneuste.  

grenouille

Plus d'images dans le diaporama d'illustrations ici  

mardi 9 avril 2013

La méduse en toi 2



Jason Levesque, Brine