jeudi 22 avril 2010

la fonction contenante de la coconut

Le poulpe invertébré et mou double la protection de son enveloppe corporelle par l'utilisation intelligente de noix de coco tombées au fond de l'océan. Le voici équippé d'un mobile home pour son être, abri contre les agressions en milieu marin. Les images ci dessous ont été recueillies par des chercheurs Australiens en plongée en Indonésie.





Nous retrouvons l'image du poulpe au détour des huits fonctions du Moi-peau décrite par le psychanalyste Didier Anzieu, qui sont les fonctions de maintenance, de contenant, de pare-excitation, d'individuation, d'intersensorialité, de surface de soutien de l'excitation sexuelle, de recharge libidinale, et enfin la fonction d'inscription des traces sensorielles tactiles (le Moi-peau se définissant comme un "concept opératoire précisant l'étayage du moi sur la peau en impliquant une homologie entre les fonctions du moi et celles de notre enveloppe corporelle (limiter, contenir, organiser).")

ICI p125 et 126:

"D'une façon générale, le Moi-peau est une structure virtuelle à la naissance, et qui s'actualise au cours de la relation entre le nourrisson et l'environnement primaire; l'origine lointaine de cette structure remonterait à l'apparition même des organismes vivants.

Les excès et les déficits du pare-excitation offrent des cas de figures très variés. Frances Tustin (1972) a décrit les deux images du corps qui appartiennent respectivement à l'autisme primaire et secondaire: le Moi-poulpe (quand aucune fonction du Moi-peau n'est acquise, ni celle de support, ni celle de contenant, ni de pare-excitation, et que le double feuillet n'est pas ébauché), le Moi-crustacé, avec une carapace rigide qui remplace le conteneur absent et qui interdit aux fonctions suivantes du Moi-peau de s'enclencher".