vendredi 30 avril 2010

statics & parasites




Je me sens comme collante, poisseuse d'électricité, avec des picotements parasites sur le corps, toutes mes petites cellules de peau semblent crier pour appeller le contact. J'ai très envie de ce massage, d'un contact sur toute mon enveloppe peau sans oublier une seule de ces cellules, le moindre contact est agréable, aucun toucher ne semble vraiment assez long. Je me sens un peu comme un chien qui arrondi son dos pour le rapprocher plus de la caresse, ou comme un petit bout de papier qui colle à une règle en plastique chargée de trop d'électrons. Je ne sais pas ce qu'il en est de ma charge à moi, mais ce qui est certain c'est que ça me chatouille partout, et que le massage me fait énormément de bien, presque désespérément. Plus J. progresse dans son massage, plus ma sensation se précise (elle n'était pas si vive au départ), et plus aussi je sais mieux ce dont j'ai envie, et visiblement, besoin : une sorte de grand shampouignage énergétique, de frictions, de captation ou neutralisation ou équilibrage ou échanges de charges je ne sais pas quoi, de contact à la terre, à la masse, que J. m'aide à faire décoller cette petite poisse grise de moi, particulièrement dans la régoin de ma tête, de mon visage. Pour me débarrasser d'une sorte de filtre neige pointillée entre moi et le monde, pour récupérer de la lumière, de la légèreté, plus de confort dans mon enveloppe, plus de masse, un meilleur ajustement.
J'avais demandé ce massage après une semaine assez cérébrale, passée à l'écriture d'un texte, scotchée à mon ordinateur, très occupée par mes idées, ne me sentant au final pas tellement plus épaisse qu'une feuille de papier, et souffrant par ailleurs un peu d'allergies printanières, les yeux particulièrement.
Tout à l'heure, en sortant dans la rue pour une course entre deux longues plages de travail sur ordi, j'ai pensé à regarder le ciel, la lumière, et tout en marchant, je me suis frictionné la tête, les cheveux, je me suis sentie très bien.

image 3 : Statics, cartes postales broyées juxtaposées en bandes, 1993, Joachim Schmid,